Benoît Hamon pourrait-il gouverner ?

Benoît Hamon a gagné la primaire de La belle alliance populaire mais il n'a pas gagné le Parti Socialiste qui est toujours sur une ligne sociale libérale, confirmée lors du congrès de Poitiers de juin 2015.

Par ailleurs, le Parti Socialiste a déjà investi 398 candidats pour les élections législatives des 3 et 17 juin 2017 soit 69% des 577 députés de l'assemblée nationale. Sur ces 398 candidats, 191 candidats sont déjà députés ou suppléants dans la mandature actuelle 2012-2017 sur un total de 280 sièges remportés en 2012.

Sur ces 191 députés réinvestis par le Parti Socialiste, quelle est la proportion des députés réformateurs, c'est à dire des députés qui souhaitent une orientation différente de la politique économique et sociale du Parti Socialiste par rapport à la proportion des députés conservateurs qui ont soutenu la politique économique et sociale menée dans le quinquennat de François Hollande et confirmée par les orientations du Parti Socialiste en juin 2015 ? Comme chacun le sait, Benoît Hamon est un réformateur qui s'est opposé à la politique gouvernementale et du Parti Socialiste, c'est d'ailleurs ce qui explique en partie le manque d'enthousiasme de nombreux socialistes quand ce n'est pas la désertion vers d'autres horizons plus conformes à leurs idéaux politiques.

Cet échantillon de 191 candidats réinvestis par le Parti Socialiste permet de se faire une idée sur l'orientation économique et sociale du PS pour la future mandature. En effet, pour chaque député, on peut connaître son positionnement dans la mandature 2012-2017 et au travers de ses actions, on peut savoir s'il a plutôt suivi la ligne du gouvernement ou s'il a plutôt accompagné la volonté de changement des réformateurs (ou frondeurs selon le côté où l'on se place) et dont Benoît Hamon est le représentant à l'élection présidentielle. Plusieurs éléments objectifs permettent de mesurer l'orientation des députés (nouveau contrat de majorité, programme de stabilité, motion B...), détaillés dans la méthode de calcul. Selon ces éléments :

Si Benoît Hamon était élu à l'élection présidentielle, comment pourrait-il faire voter ses lois avec une majorité de députés du Parti Socialiste qui pensent contre lui ? A l'évidence, les frondeurs auraient changé de camp et plus préoccupant, ils seraient largement majoritaires cette fois. Dans ces conditions Benoît Hamon ne pourrait pas appliquer son programme s'il était élu !

La question subsidiaire est : Le sait-il ? On peut supposer que 'Oui' mais alors, pourquoi maintenir une candidature vouée à l'échec et au risque de faire perdre la gauche représentée par Jean-Luc Mélenchon ?